CAPITAL HUMAIN ET INCLUSION AU CENTRE DE LA STRATEGIE D’INVESTISSEME

UNE OFFRE A IMPACT SOCIAL OUVERTE AUX INVESTISSEURS PRIVES QUALIFIES

Phitrust vise un 2ème closing à 50 millions d’euros.

Deux ans après avoir adopté la qualité d’entreprise à mission, Phitrust lance la société d’investissement Phitrust Partenaires Inclusion, successeure de Phitrust Partenaires Europe. La société de gestion confirme sa volonté d’investir pour agir auprès des entreprises sociales innovantes et leur donner les moyens financiers et humains d’accélérer leur changement d’échelle en Europe. Le Fonds Européen d’Investissement (FEI) renouvelle sa confiance à Phitrust et apporte 20M€ dans le cadre de l’enveloppe sociale de la nouvelle programmation Invest EU (2021-2027), aux côtés de La Fondation Apprentis d’Auteuil, Evolem, Arenzano Invest…. Phitrust vise un 2ème closing à 50 millions d’euros.

CAPITAL HUMAIN ET INCLUSION AU CENTRE DE LA STRATEGIE D’INVESTISSEMENT

Notre stratégie d’investissement social se décline en 2 axes :

  • Permettre à chacun de trouver une place dans la société
    • Insertion par l’emploi, inclusion des personnes en situation de handicap, formation, éducation, revalorisation des métiers de proximité
  • Rendre les biens et les services fondamentaux accessibles à tous
    • Alimentation durable, accès au logement et lutte contre la précarité énergétique, inclusion financière, accompagnement social et santé

DES CAPITAUX POUR ACCELERER LA TRANSITION SOCIALE

L’Europe va devoir faire face à une recrudescence du nombre de personnes au chômage, sous la double pression de la transition écologique et de la digitalisation des modèles d’affaires des entreprises. L’employabilité devient un enjeu majeur. Des solutions existent, déployées par une nouvelle génération d’entrepreneurs sociaux qui a décidé de se saisir des potentialités de l’entreprise pour générer un impact social fort : accès aux soins, aux énergies, au logement, réduction du chômage de longue durée, etc.  Ces entreprises ont besoin de financeurs de long terme et d’accompagnement pour devenir des modèles économiques durables et reproductibles et se déployer à plus grande échelle. Phitrust Partenaires Inclusion apportera des financements en fonds propres et quasi-fonds propres.

Olivier de Guerre, Président : « Nous sommes convaincus que les investisseurs ont un rôle essentiel à jouer pour faciliter le développement d’entreprises sociales en Europe, proposant des solutions innovantes face aux défis sociaux. La transition écologique doit être accompagnée d’une transition sociale juste. »

UN TRACK RECORD DE REFERENCE ET UNE METHODE DE SUIVI D’IMPACT EPROUVEE

Plus de 15 ans d’expérience ont renforcé notre approche et notre volonté d’avoir une exigence forte sur la nature et l’objectif de l’impact social recherché grâce à une méthode de suivi régulièrement enrichie depuis le lancement en 2006 de Phitrust Partenaires. Cyrille Langendorff, Directeur Associé, est venu renforcer l’équipe en avril 2022 pour lancer ce nouveau véhicule d’investissement.  L’équipe bénéficiera de son réseau de « partners » construit en Europe et dans les pays cible : Italie, Belgique, Espagne et Portugal. Dans chacun de ces pays, ils sont chargés d’animer le réseau des investisseurs et repérer les entreprises sociales innovantes ayant besoin de se développer.

Cyrille Langendorff, Directeur associé : « Créer des emplois : une condition nécessaire mais pas suffisante. Nous sommes convaincus de l’apport d’une approche plus systémique. Le développement en Europe d’entreprises sociales est une des solutions durables aux enjeux de l’inclusion. Notre ambition avec Phitrust Partenaires Inclusion est de pouvoir continuer à financer leur croissance. »

Marjut Falkstedt, Directrice générale du FEI : “L’investissement du FEI est une reconnaissance de toute l’expérience acquise par Phitrust sur le marché de l’investissement à impact dans des domaines tels que l’insertion professionnelle, l’accès à des logements sociaux et abordables, l’éducation et le recyclage. Très souvent premier investisseur institutionnel à prendre une participation dans les entreprises qu’elle sélectionne, Phitrust stimule très tôt la création de valeur afin d’accompagner les entreprises à impact social dans leur parcours de croissance. ».

UNE OFFRE A IMPACT SOCIAL OUVERTE AUX INVESTISSEURS PRIVES QUALIFIES.

La société d’investissement Phitrust Partenaires, par l’intermédiaire de Parts C nouvellement créées vise à détenir 20% de Phitrust Partenaires Inclusion, le solde étant réservé à des investisseurs institutionnels européens de renom, dont le FEI. Phitrust Partenaires entend réunir, avec les détenteurs de Parts C, les investisseurs privés désireux de participer aux financements et à l’accompagnement d’entreprises sociales ambitieuses. Ils auront la possibilité d’être acteur en faisant bénéficier les entrepreneurs sociaux de leurs propres expériences.  Phitrust Partenaires vise un premier closing de 30 millions d’euros pour les Parts C. Les Parts C pourront financer les entreprises en fonds propres, quasi-fonds propres et dettes. La zone d’investissement couvre majoritairement l’Europe et le reste du monde.

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A propos de Phitrust

Phitrust investit pour agir auprès des grandes entreprises cotées pour qu’elles fassent évoluer leurs pratiques ESG – et auprès des entreprises sociales innovantes pour leurs donner les moyens financiers et humains de changer d’échelle et déployer leur impact (Phitrust Partenaires). Deux activités, une seule mission : être un actionnaire engagé pour l’impact.

Phitrust Partenaires

Fonds de venture « capital patient », pionnier en France, Phitrust Partenaires, société d’investissement créée en 2006, et rejointe par Phitrust Partenaires Europe en 2016, est investie dans plus de 30 entreprises sociales innovantes mettant l’inclusion au cœur de leur modèle (LemonTri, La Varappe, Les Alchimistes, Alenvi, BeCode, Sea Ranger,…). Phitrust Partenaires associe financement et accompagnement par des investisseurs et un réseau unique de dirigeants et anciens dirigeants qui s’engagent en capital, en gouvernance et en suivi des projets. En mobilisant des investisseurs privés et institutionnels vers des projets entrepreneuriaux innovants, engagés et inclusifs, Phitrust cherche à créer autour des entrepreneurs un réseau d’experts et d’investisseurs engagés qui vont les accompagner sur le temps long afin de démultiplier leur impact pour la société.

En juin 2021, la société de gestion Phitrust adopte la qualité d’Entreprise à mission.

En juin 2023 , premier audit du rapport de mission de Phitrust par un OTI indépendant, avec avis très favorable.

En juin 2023, Phitrust affirme son engagement pour une répartition de la valeur et devient la première société de gestion avec le statut de SAPO (Société anonyme à participation ouvrière) permettant une participation des salariés à la gouvernance et à la création de valeur (dividende).

Avertissement : L’investissement dans Phitrust Partenaires constitue un investissement à risque et notamment en termes de liquidité, de défaut de contrepartie, de marché, de change et des risques liés au caractère solidaire des investissements. Pour une analyse approfondie de ces risques ainsi que des avantages et des inconvénients de l’investissement dans Phitrust Partenaires l’éventuel investisseur est invité à consulter le Mémorandum d’Investissement. 

Les jeunes sont tous confrontés au défi de l’insertion dans la société.

En France, 1,5 million de jeunes sont hors emploi, hors étude et hors formation ("NEET") selon l’Insee. Résidant principalement dans les territoires ruraux, ces jeunes représentent aujourd’hui 12,9% des 15-29 ans. Le chômage chez les jeunes reste l’un des défis les plus urgents auxquels sont confrontés les décideurs européens.

Leur insertion est un enjeu majeur d’égalité des chances et de cohésion sociale. Trouver la bonne formation ou avoir un emploi est essentiel pour garantir son indépendance et sa liberté.  Comment relever ce défi et avec quelles solutions ?


PHITRUST  est heureux de vous inviter le 16 novembre à 8h45 à son 8e web-débat Phitrust Entrepreneurs en direct  à l’occasion de la Semaine de la Finance Solidaire organisée par FAIR.

Les jeunes sont tous confrontés au défi de l’insertion dans la société. Certains, plus que d’autres. En France, 1,5 million de jeunes sont hors emploi, hors étude et hors formation (« NEET ») selon l’Insee. Résidant principalement dans les territoires ruraux, ces jeunes représentent aujourd’hui 12,9% des 15-29 ans. Le chômage chez les jeunes reste l’un des défis les plus urgents auxquels sont confrontés les décideurs européens. Leur insertion est un enjeu majeur d’égalité des chances et de cohésion sociale. Trouver la bonne formation ou avoir un emploi est essentiel pour garantir son indépendance et sa liberté Comment relever ce défi et avec quelles solutions?

Comment relever le défi de l’insertion des jeunes?  

Réponses avec deux dirigeantes de nos entreprises en portefeuille Ericka Cogne, Directrice Générale de Télémaque  Béatrice de Mahieu, Présidente de BeCode
Débat animé en direct et par Zoom par Frédéric Vuillod, fondateur de Mediatico     

Mardi 16 novembre 2023 8h45 – 10h00
WEB – CONFERENCE ZOOM
Un lien vous sera adressé la veille du débat  
S’inscrire

TELEMAQUE : Créée en 2005, l’association Télémaque agit pour favoriser l’égalité des chances dans l’éducation en accompagnant des jeunes investis, motivés et issus de territoires fragiles (quartier prioritaire, zone d’éducation prioritaire). Télémaque accompagne des collégiens, lycéens et apprentis dès la 5e en filière générale et dès la 2nde en filière professionnelle. Depuis 2005, Télémaque a assuré le mentorat de 1650 jeunes avec plus de 2000 mentors engagés, 200 établissements scolaires et 120 entreprises, fondations d’entreprises et collectivités partenaires. Le cœur de métier de Télémaque est le double mentorat, chaque filleul Télémaque est accompagné individuellement dès la 5e et dès la 2nde par deux mentors : Un mentor d’entreprise/collectivité, salarié volontaire d’une entreprise partenaire. Un mentor d’établissement scolaire, membre de l’établissement scolaire du jeune. Son ambition : développer le potentiel et les chances de réussite de tous les jeunes. Phitrust accompagne Télémaque depuis 2023, dans le cadre d’un Contrat à Impact Social. En 2023, Phitrust investit dans le contrat à impact social lancé par Télémaque.

BECODE  : Créée en Belgique en 2017, BeCode est une école à impact social, qui utilise une pédagogie active pour enseigner des compétences numériques qui offrent des opportunités d’insertion professionnelle à des personnes motivées mais en situation précaire. En aidant ces talents inexploités, BeCode répond aux besoins du marché du travail. Fin de l’année 2022, BeCode a accompagné 2 890 apprenants durant une formation de 7 mois. 75 % d’entre eux ont obtenu des “résultats positifs” six mois après le stage qu’ils ont effectué à la suite de la formation. Son ambition : attirer et recruter des personnes en situation de vulnérabilité pour le marché belge du travail, en mettant l’accent sur les femmes, les personnes nées en dehors de l’OCDE, les demandeurs d’emploi de longue durée, les NEET et les personnes en situation d’un handicap, pour atteindre 90 % de ces personnes parmi les apprenants. Phitrust accompagne BeCode depuis 2021.  

La 16ème édition nationale de la Semaine de la finance solidaire a lieu du 13 au 20 novembre, avec pour ambition de faire prendre conscience à chacun que son épargne est un moyen d’action et qu’elle peut soutenir des projets répondant aux enjeux de notre société. Cet événement est organisé par FAIR, née en 2021 de la fusion entre Finansol, acteur historique de la finance solidaire, et l’iiLab, laboratoire d’innovation sur l’impact. Fédérateur des acteurs de la finance à impact social en France et pôle d’expertise français dans ce domaine à l’international, FAIR fédère plus de 120 entreprises solidaires, banques, sociétés de gestion, ONG, grandes écoles et personnalités engagées. FAIR gère le label Finansol, qui distingue les produits d’épargne solidaire des autres produits d’épargne auprès du grand public. Plus de 180 produits sont aujourd’hui labellisés Finansol.

Rester actionnaire et utiliser son pouvoir d’actionnaire pour inciter celles qui ont commencé leur transition à aller plus vite, reste le meilleur levier d’action.

Les actionnaires se présentant à l’AG 2023 de TotalEnergies salle Pleyel ont dû franchir avec difficulté un barrage de manifestants venus empêcher la tenue physique de ce rendez-vous annuel. Ils se sont fait traiter de «criminels» car ils étaient actionnaires, les représentants des ONG présents sur place les appelant à vendre leurs actions pour ne pas cautionner la politique climatique jugée défaillante du pétrolier français.

Exclure ou ne pas exclure ? Un choix, dans la pratique, toujours au cœur des problématiques des investisseurs responsables, même si les défenseurs de la finance durable – des grands investisseurs aux régulateurs européens, semblent avoir adoubé le principe de l’exclusion des secteurs les plus polluants. A minima, dans la théorie et dans leur communication auprès du grand public. Faut-il vendre tous les titres d’entreprises présentes dans l’énergie fossile, mais aussi ceux des banques qui financent leurs projets d’extraction, ainsi que des groupes d’assurance qui couvrent leurs risques, voire les sociétés de conseil qui les ont pour clientes comme Publicis cette année ? Pour avoir l’air irréprochable peut-être, pour contribuer efficacement à la transition des entreprises vers une économie décarbonée, c’est moins clair.

Les risques de l’exclusion : si on parlait de responsabilité …Nous pensons que les investisseurs français ont une responsabilité politique à rester actionnaires pour ne pas laisser des investisseurs non européens contrôler des groupes dont les activités sont éminemment stratégiques pour le pays, d’un point de vue économique, énergétique et social. M. Pouyanné rappelait en AG de TotalEnergies que les actionnaires anglo-saxons étaient passés de 37 à 46% du capital. Rester actionnaire empêche aussi ces acteurs clés de l’énergie, de la construction ou des matières premières, y compris des métaux rares qui sont pourtant ressources incontournables du renouvelable, de sortir de la cote et devenir ainsi plus opaques. Alors que l’Europe se préoccupe de son indépendance énergétique et industrielle, les demandes des régulateurs européens et les réponses des grandes entreprises françaises directement concernées nous interpellent et appellent à ce que nous prenions conscience collectivement des risques importants à trop de dogmatisme.

Nuancer les positions, un choix possible? Exclure les entreprises qui tirent encore 100% de leur chiffre d’affaires des énergies fossiles, certes, mais rester actionnaire et utiliser son pouvoir d’actionnaire pour inciter celles qui ont commencé leur transition à aller plus vite, reste le meilleur levier d’action. Car rester actionnaire permet de faire entendre sa voix et conserver sa capacité d’influence. L’engagement actionnarial est la solution que Phitrust a retenue pour appliquer de la façon la plus pertinente et efficace à long terme le principe d’investissement responsable de «Do no harm», surtout quand il n’existe pas à court terme de solutions de remplacement bas carbone simples et non coûteuses en matière sociale. Plutôt que d’exclure de ses portefeuilles les entreprises encore impliquées dans des activités polluantes, Phitrust reste actionnaire dans la durée, ce qui lui permet de questionner les dirigeants des entreprises année après année et les challenger, en fédérant d’autres investisseurs, dans leur transition vers une économie bas carbone.

 Merci à tous nos actionnaires actuels et futurs qui nous rejoindront, pour promouvoir ensemble cet engagement. Bonne lecture !

Les valorisations de certaines sociétés sont déraisonnables et, quand le scandale éclate, l’ensemble des acteurs se demandent comment cela a été possible.

Leurs stratégies mises en œuvre pour se développer ont été financées par un endettement massif pour « grossir » très vite.

Prenons garde à ce que les stratégies mises en œuvre, les objectifs fixés aux dirigeants, salariés… ne les incitent pas à privilégier des pratiques « non responsables » qui entraîneront nos sociétés dans des faillites abyssales. « Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages que la grenouille » nous rappelait La Fontaine.

Cette fable de Jean de La Fontaine, bien connue des élèves français (écrite en 1668 après l’arrestation de Nicolas Fouquet superintendant des finances), résonne étrangement aujourd’hui dans le monde économique et financier. En effet, les valorisations (et/ou endettements) de certaines sociétés quelle que soient leur taille ou leur marché (coté ou non coté) sont déraisonnables et, quand le scandale éclate, l’ensemble des acteurs se demandent comment cela a été possible.

Casino et Altice sont aujourd’hui en pleines crises de refinancement qui mettent en péril l’ensemble du groupe-  clients, salariés, fournisseurs – ; leurs stratégies mises en œuvre pour se développer ont été financées par un endettement massif pour « grossir » très vite.

FTX (cryptos), Wirecard en Allemagne, Theranos aux USA se sont retrouvés en faillite car incapables de répondre aux attentes de leurs actionnaires ayant investi sur des niveaux de valorisation insensés et irréalistes… attentes qui les ont amenés à des malversations entraînant leurs faillites.

Ces exemples (et ils ne seront pas les seuls au vu des multiples de valorisation irréalistes pour certains aujourd’hui) reflètent la même volonté que la grenouille :  « grossir et être plus gros que… », reflet d’ambitions démesurées pour s’enrichir ou avoir plus de poids/pouvoir très rapidement.

Ces stratégies ne peuvent être mises en œuvre qu’avec la complicité des banquiers, investisseurs qui au mieux « croient » à leur « fable », mais au pire, raisonnent en gestion de risque, se disant que ce n’est pas grave si ces entreprises « éclatent en grossissant » car ils ont des garanties ou espèrent que les pertes qui arriveraient seront couvertes par les gains réalisés par ailleurs.

Que ces scandales ou faillites aient des implications financières ou sociales dévastatrices pour les salariés, les fournisseurs qui devront « réduire » leurs activités n’a pas d’importance car ce n’est pas de la responsabilité des dirigeants, membres des conseils d’administration, des actionnaires, des financiers , c’est «  la loi du marché ».

Relisons la fable de La Fontaine et prenons conscience que cette ambition déraisonnable est à l’œuvre au sein même de nos économies développées alors même que l’inflation, la guerre en Ukraine, les migrations non maîtrisées, les incertitudes sur le modèle de croissance chinois, le dérèglement climatique, pour ne citer que ces incertitudes, remettent en cause nos modèles de production, de logistique, de consommation, la pénurie de certains biens créant une hausse des prix, alimentant des « sur-profits » pour certains et le chômage pour d’autres…

Investisseurs, financiers nous sommes co-responsables des décisions prises par des dirigeants « âpres » au gain financier et au pouvoir car nous les finançons et acceptons de ne pas regarder des pratiques qui peuvent avoir ces effets délétères.

ENRON, LEHMAN BROTHERS, PARMALAT n’ont pas résisté à la vérité du scandale, VOLKSWAGEN n’en est pas passé loin…

Notre économie est basée aujourd’hui sur la croissance sans limite. Les investisseurs et financiers sont convaincus , à juste titre, qu’ils sont un élément essentiel de réussite grâce à la « confiance ». Prenons garde à ce que les stratégies mises en œuvre, les objectifs fixés aux dirigeants, salariés… ne les incitent pas à privilégier des pratiques « non responsables » qui entraîneront nos sociétés dans des faillites abyssales. « Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages que la grenouille » nous rappelait La Fontaine.

Olivier De Guerre

Dans le brouhaha des assemblées générales, les travaux de la Commission Européenne sur les droits de vote multiples ne rencontrent pas encore de fortes oppositions des actionnaires ou investisseurs institutionnels minoritaires… Or, le risque est grand d’instaurer en Europe un mécanisme qui privilégie l’intérêt de quelques actionnaires minoritaires au détriment des autres majoritaires !


La Commission européenne réagit sur la pression des avocats, banquiers d’affaires, entrepreneurs de « la Tech » qui font un lobbying très important pour instaurer ces mécanismes de droit de vote multiples pour, selon eux, éviter que de très nombreuses entreprises « pépites » de la Tech ou de la biotech ne partent aux USA. En effet, les règles y permettent aux fondateurs des « GAFA » de totalement contrôler leur entreprise avec quelques pourcents du capital…

Face à la réticence de certains investisseurs qui essayent de réagir, la Commission propose de limiter ce mécanisme à 10 années au plus après la création de l’entreprise. Tout le monde sait bien que cette limite sera revue dans le futur.


En ce sens, la Commission européenne élargit la décision prise sous le mandat Hollande d’instaurer des droits de vote double dans toutes les entreprises françaises en 2014 (loi Florange).

 
Ce mécanisme de droits de vote double a permis à des actionnaires minoritaires de contrôler des entreprises, 10 ans bientôt après la loi Florange, la réglementation visant à limiter « les licenciements boursiers » en généralisant les droits de vote doubles n’a pas eu l’effet escompté.

Heureusement les contre-exemples existent : TotalEnergies vient de supprimer le droit de vote double alors même que son capital est détenu aujourd’hui à plus de 47pct par des anglo-saxons…
Téléperformance est toujours dirigé par son fondateur qui ne détient que 2% du capital.


Les droits de vote double ou multiples sont une entorse au principe fondamental de vote de tout actionnaire une action-une voix ; ils permettent à quelques-uns de contrôler à leur profit la société. Stellantis, côté à Amsterdam, a instauré un système de droits de vote spéciaux attribué par le Conseil aux actionnaires dits de « long terme », le même Conseil pouvant de lui-même affecter un dividende spécial à ces dits porteurs. Il n’y a que 7 sociétés néerlandaises qui ont instauré ces principes dont 5 du groupe Agnelli.


Il est très important que tous les actionnaires petits ou institutionnels se manifestent auprès de la Commission européenne pour refuser ces mécanismes qui ne servent qu’à protéger les intérêts de quelques-uns. Il y a Urgence !

Olivier De Guerre

"Au sein de Phitrust, nous avons toujours eu deux activités : l’une d’investissement dans le non-coté en faveur de l’inclusion, et l’autre dans le coté, avec une activité d’engagement actionnarial. Nous accordons une grande importance à la bonne gouvernance des entreprises et à une juste répartition de la valeur créée. La loi Pacte a relancé le statut de SAPO. Nous espérons faire des émules !"    déclare Olivier de Guerre, Président de Phitrust.

(Société anonyme à participation ouvrière)

L’assemblée générale des actionnaires de Phitrust s’est réunie pour adopter le statut de société anonyme à participation ouvrière (SAPO). Les actionnaires de Phitrust, son président et fondateur Olivier de Guerre, ses équipes et l’ensemble des parties prenantes ancrent ainsi l’ADN de la société dans une gouvernance partagée et une répartition équilibrée de la valeur créée.

C’est quoi une SAPO ?

Instituée par la loi du 26 avril 1917, réactualisée avec la loi PACTE, la société anonyme à participation ouvrière (SAPO) est une forme particulière de société anonyme comportant deux types d’actions :

  • les actions de capital représentatives des apports effectués par les associés ;
  • les « actions de travail », sans valeur nominale, qui sont la propriété exclusivement collective des salariés regroupés en une société coopérative de main d’œuvre (SCMO) et qui ne sont pas la contrepartie d’un apport.

Les actions de travail confèrent aux salariés :

  • un droit de vote aux assemblées de la société,
  • un représentant au conseil d’administration au prorata des actions de travail attribuées,
  • une fraction des bénéfices (% des actions de travail / actions de capital) réalisés par cette société ainsi que, le cas échéant, à une partie du boni de liquidation, calculé de la même façon.

Ses avantages

  • Tous les salariés sont actionnaires : système d’actionnariat salarial le plus équitable,
  • Tous les salariés sont actionnaires tant qu’ils sont salariés et donc sur le long terme,
  • Tous les salariés bénéficient des distributions de dividendes s’il y en a,
  • Tous les salariés ne subissent pas de perte en capital s’il y a des pertes financières ou liquidation, puisque les actions de travail sont distribuées gratuitement,

Ce mécanisme complémentaire des Plans d’intéressement et de la Participation permet d’associer tous les salariés à la gouvernance de l’entreprise et aux résultats de la société distribués aux actionnaires.

« Au sein de Phitrust, nous avons toujours eu deux activités : l’une d’investissement dans le non-coté en faveur de l’inclusion, et l’autre dans le coté, avec une activité d’engagement actionnarial. Nous accordons une grande importance à la bonne gouvernance des entreprises et à une juste répartition de la valeur créée. La loi Pacte a relancé le statut de SAPO. Nous espérons faire des émules ! »    déclare Olivier de Guerre, Président de Phitrust.

👉Nous investissons pour répondre aux défis sociaux de la société

👉Nous soutenons les entrepreneurs engagés pour les relever

👉Nous ciblons l’inclusion et les besoins humains fondamentaux

Quand Phitrust Partenaires a été lancé en 2003, la vision portée par les investisseurs privés réunis au capital et Olivier de Guerre était claire : les entrepreneurs engagés portent des solutions innovantes pour répondre aux défis sociaux de notre société. Ils ont besoin de capitaux patients et d’accompagnement pour déployer leur mission.
Les entrepreneurs que nous avons décidé de financer et d’accompagner ont une ambition forte d’inclusion ; ils sont présents dans l’insertion par l’activité économique, la formation, l’éducation, le logement social, l’inclusion financière, l’accès aux soins, l’alimentation durable, l’économie circulaire….

20 après, et après un deuxième fond lancé en 2016 aux côtés d’investisseurs institutionnels de renom, cette conviction est de plus en plus partagée. Une nouvelle génération d’entrepreneurs s’est engagée dans cette voie, considérant que le rendement généré par leur activité n’est pas une fin en soi mais un moyen pour accroître leurs impacts. Ils ont besoin d’actionnaires patients et engagés pour se développer. Au-delà de l’apport financier, c’est la pertinence de notre accompagnement qui justifie notre existence.


Nous sommes devenus entreprise à mission en 2021 pour ancrer notre thèse d’investissement au sein même de ce qui fait Phitrust. Une société de gestion engagée pour faire de la finance un levier d’action et de transformation de l’économie. Nous sommes convaincus que l’investissement social doit encore se développer.


Nous continuons à innover en lançant en 2023 un nouveau fonds à vocation européenne. Des initiatives entrepreneuriales qui ont marché en Espagne, en Italie ou en Belgique peuvent être développées en France et vice et versa. Notre ambition, avec nos actionnaires, est de les accompagner. Avec toujours la même thèse d’investissement qui fait notre différence : le capital humain et l’inclusion au centre.
Notre principal impact c’est celui des entreprises que nous finançons et accompagnons. Nous travaillons chaque jour pour réunir toutes les conditions de succès autour d’elles. A nous d’ouvrir et faire grandir cet espace d’investissement entre philanthropie et private equity. Un espace où le rendement est en cohérence avec notre objectif social.


Bonne lecture (cliquez ici) !
L’équipe !

Pourquoi exclure les magasins en franchise du périmètre de réduction des émissions Scope 3 du groupe, alors que le passage en franchise est un élément central de la stratégie actuelle ?

Phitrust fédère des actionnaires de Carrefour pour faire inscrire un point à l’ordre du jour sur sa stratégie climat lors de sa prochaine assemblée générale.

Les informations présentées par Carrefour nous ont conduits à nous interroger sur la stratégie climatique du groupe notamment sur ses objectifs du « Scope 3 », les chiffres publiés n’intégrant pas les émissions des magasins franchisés (90% des magasins en France et 76% en Europe).

PHITRUST avec 10 autres actionnaires professionnels *, représentant ensemble 1,1% du capital de CARREFOUR, a fait inscrire un point à l’ordre du jour de l’Assemblée Générale du 26 mai prochain.
Cette initiative fait suite à des échanges avec la société qui n’ont pas permis de répondre à nos questions. Son objectif est de demander au conseil d’administration d’expliquer aux actionnaires ses choix en matière de stratégie climatique et de clarifier le reporting des émissions de gaz à effet de serre du groupe, avec deux questions :
1/ pourquoi ne pas publier les données des émissions indirectes Scope 3 dans le document d’enregistrement universel destiné aux actionnaires alors que celles-ci sont présentées dans le questionnaire du Carbon Disclosure Project (CDP) ?
2/ pourquoi exclure les magasins en franchise du périmètre de réduction des émissions Scope 3 du groupe, alors que le passage en franchise est un élément central de la stratégie actuelle ? Ce point à l’ordre du jour doit donner lieu à une réponse formelle du conseil d’administration de CARREFOUR et à un débat au cours de l’assemblée générale.

Nous espérons permettre ainsi une meilleure compréhension de la stratégie climatique, du périmètre concerné et de l’empreinte environnementale globale du groupe CARREFOUR.

  • EDRAM pour l’ERAFP, LA BANQUE POSTALE AM, SYCOMORE AM, MN (Pays-Bas), OFI Invest AM, GROUPAMA AM, IRCANTEC, CAVP, PROMEPAR, ECOFI-Gestion.

Les actionnaires se présentant à l’Assemblée générale de TotalEnergies salle Pleyel ont dû franchir avec difficulté un barrage de manifestants qui voulaient empêcher sa tenue physique. Et ils se sont fait traiter de « criminels » en raison du simple fait d’être actionnaires de Total, les manifestants les appelant à vendre leurs actions.

Cette façon d’ostraciser les actionnaires de TotalEnergies par des manifestants qui reprochent à cette société de continuer à forer pour produire du pétrole est une façon d’exprimer une colère sourde d’impuissance ressentie par beaucoup de jeunes et de moins jeunes. Ils vivent principalement dans les grandes villes disposant de réseaux d’infrastructure (métro, train, tram, bus…) permettant une mobilité « douce » (probablement plus difficile d’avoir une telle réaction si l’on a besoin de sa voiture ou d’un bus roulant au diesel pour aller travailler, aller chez le médecin ou simplement faire ses courses en régions…).

Même si ces craintes légitimes peuvent être entendues et comprises, elles nous interpellent sur le fait que nos usines tournent encore grâce au pétrole, nos tracteurs aussi, sans compter les bus, camions, voitures… pour ne citer que ces exemples ; les experts anticipent une croissance de la demande de pétrole/fuel jusqu’en 2030, date à laquelle les nouvelles énergies devraient progressivement prendre le relais.

Faut-il en déduire que les actionnaires sont des criminels ? Et les inciter à céder leurs titres. Peut-on reprocher à des actionnaires de soutenir une entreprise comme TotalEnergies qui, malgré tout, assure l’indépendance en approvisionnement énergétique de la France et de l’Europe ?

Ne risque-t-on pas de voir les actionnaires français et européens sous la pression des directives européennes vendre encore plus le titre TotalEnergies, les investisseurs américains étant passés en un an de 37% à 46% de détention du capital de cette entreprise ?

Que dirons-nous si TotalEnergies vient à être détenu majoritairement par un actionnariat américain ? Nous n’en sommes pas loin…

Phitrust préfère depuis sa création agir auprès des dirigeants et du Conseil d’administration de Total :

  • Pour qu’ils modifient leurs pratiques (avec par exemple de dépôt d’une résolution en 2011 pour arrêter l’extraction de sables bitumineux au Canada),
  • Pour qu’ils adhèrent aux SBTi et aient des objectifs 2030 de réduction de leurs émissions carbone (questions sur les Science Based Target Initiative présentées en 2017 et chaque année depuis…),
  • Pour que les statuts spécifient la responsabilité du Conseil d’administration quant aux risques sociaux et environnementaux (modification proposée par Phitrust, présentée par le Conseil et votée à l’AG de 2020).

Cet engagement de long terme a porté ses fruits ; il s’associait aux autres actions menées par les investisseurs internationaux (Climate Action 100+), le FIR (Forum pour l’Investissement Responsable en France), les ONG ou associations… Plus il y aura d’actionnaires pour inciter TotalEnergies à se transformer rapidement, plus ils seront entendus.

Empêcher la tenue des assemblées générales ou traiter de criminels des actionnaires qui veulent agir auprès de TotalEnergies est contreproductif car cela peut amener la société à ne tenir que des AG virtuelles (et alors les questions/réponses seront filtrées par le « webmaster… »). S’il ne reste que des actionnaires ne se préoccupant pas de son impact climatique, la société n’aura plus de raison d’accélérer sa transformation si ce n’est pour des raisons financières ou réglementaires …

« INVESTIR POUR AGIR » est notre Raison d’Etre, pourquoi ne pas devenir investisseur dans la Sicav Phitrust Active Investors France pour agir en tant qu’actionnaire afin que TotalEnergies accélère sa transformation stratégique et devienne le plus rapidement possible « net zéro carbone » ?

Olivier De Guerre

Pour de nombreuses ONG ou parties prenantes l’urgence climatique n’est pas au cœur de la stratégie des entreprises et il agissent bruyamment, parfois avec violence pour faire valoir leur point de vue.

Pour les investisseurs institutionnels ou les gérants d’actifs européens, la régulation les amène progressivement à exclure de leur portefeuille les sociétés les plus « polluantes » n’ayant pas d’objectif de réduction de leur « scope 3 » en 2030 ou de neutralité carbone en 2050 en lien avec l’Accord de Paris de 2015.

Les entreprises ont pour la plupart d’entre elles bien compris la nécessité d’intégrer dans leur stratégie une réduction de leur « empreinte » et elles ont fait d’énormes progrès de présentation et de transparence notamment dans le secteur pétrolier ou bancaire.

Mais la réalité de ces mêmes entreprises les met en décalage par rapport à l’attente de leurs actionnaires ou parties prenantes que ce soit par manque de transparence (Carrefour) ou par refus de sortir de leur activité de base pendant cette période de transition (TotalEnergies).

Dans les deux cas, les investisseurs ont agi auprès de ces entreprises pour qu’elles répondent à leur attente.

Phitrust a déposé un point à l’ordre du jour de Carrefour pour que la société précise ses émissions Scope 3 et des investisseurs ont déposé une résolution dans le même sens, ce qui a amené la société à répondre très concrètement en Assemblée Générale avec des objectifs ambitieux.

Phitrust a posé une question à l’AG de TotalEnergies sur l’ambition du groupe en 2050 (rester un acteur fossile ou devenir majoritairement renouvelable ?). A la résolution d’autres actionnaires qui demandaient leurs objectifs scope 3 en 2030, TotalEnergies a répondu que ces émissions ne dépendaient pas d’eux et que même si l’objectif était de participer à la nécessaire décarbonation de l’économie, ils ne pouvaient décider à la place de leurs clients et devaient leurs vendre ce qu’ils voulaient acheter.

Deux façons très différentes de répondre à leurs actionnaires et parties prenantes. Cela pourrait malheureusement amener de nombreux investisseurs européens à vendre leurs actions TotalEnergies, Patrick Pouyanné ayant rappelé en Assemblée Générale que les actionnaires anglo-saxons étaient passés de 37 à 46 pct du capital de la société. 

Alors que l’Europe se préoccupe de son indépendance énergétique depuis la guerre en Ukraine, les demandes des régulateurs européens et les réponses de TotalEnergies à ses parties prenantes nous interpellent et appellent à ce que nous prenions conscience collectivement des risques importants si nous sommes trop dogmatiques ou si nous ne voulons pas écouter ses parties prenantes… Le dialogue de sourd n’est de toute façon pas une solution.

Olivier De Guerre

Simultanément ces jours-ci trois évènements totalement distincts montrent la très grande fragilité des grandes banques internationales aujourd’hui.

  • Crédit Suisse

En Suisse le gouvernement fédéral impose à la banque UBS la reprise de Crédit Suisse pour éviter une faillite et une déroute bancaire systémique. Alors que de nombreux analystes s’inquiétaient de la situation financière du Crédit Suisse, l’annonce officielle de son principal actionnaire saoudien qu’il ne soutiendrait pas financièrement le Crédit Suisse après être entré au capital en octobre dernier a créé une crise de confiance en Europe et aux USA (où simultanément la banque californienne SVB était mise en liquidation) qui a amené le gouvernement suisse à prendre cette décision radicale.

Pour permettre ce rachat, UBS a procédé à l’annulation pure et simple de 16 milliards de prêts subordonnés, ce qui était explicitement prévu « en cas de nécessité » dans les contrats souscrits par de très nombreux investisseurs.

Qui plus est le gouvernement a pris un décret qui autorise la fusion sans vote des actionnaires de Crédit Suisse en Assemblée Générale, ce qui revient à considérer qu’en cas d’extrême urgence, le droit de propriété et le vote qui est attaché ne valent plus rien.

Ces décisions montrent bien que l’intérêt général passe avant l’intérêt des actionnaires, si nécessité fait loi et que les investisseurs devraient bien lire les contrats des produits proposés avant d’y investir.

  • SVB Californie

La banque californienne a été mise en faillite du jour au lendemain à la suite de pertes liées à une mauvaise gestion de la couverture du risque de taux alors même que ces taux remontent, mettant en risque l’ensemble du secteur de la technologie car c’était une de leurs banques de référence.

Et cela a été possible car il y a 4 ans (mandat républicain) les ratios minimums exigés pour la couverture des risques bancaires et de marché avaient été allégés pour les banques moyennes aux USA. De là à imaginer d’autres faillites aux USA. Cela a amené les autorités à intervenir pour soutenir l’ensemble des banques moyennes en demandant notamment aux grandes banques de leur procurer de la liquidité pour éviter une crise systémique.

Les responsables politiques et bancaires européens ont publiquement essayé de rassurer les clients des banques européennes pour éviter une crise généralisée… car ce qui est en jeu est notamment la taille des hors bilans et des engagements des grandes banques dites « systémiques » (Crédit suisse était dans les 30 plus importantes…) qui sont très, très supérieurs aux fonds propres des dites banques, avec un risque de valorisation mal appréhendé par les marchés.

  • L’intervention du Parquet National Financier auprès des grandes banques françaises

Alors que de nombreux investisseurs s’interrogent sur la « bonne santé » des banques européennes et françaises, on apprend que le Parquet Financier enquête dans les plus grandes banques françaises sur la pratique généralisée du prêt de titres lors du paiement des dividendes et ce pour éviter l’impôt (la retenue à la source) à la suite d’une plainte déposée par un collectif en 2018 qui s’étonnait de « l’inégalité devant l’impôt ».

Nous avons depuis plus de 15 ans alerté les entreprises, banques, investisseurs ainsi que certaines autorités de place sur le développement de ces pratiques qui se généralisaient avec à la clé des profits « indus » pour les banques (qui ont d’ailleurs été obligées de les partager avec les investisseurs depuis car ils réclamaient une partie de ce gain…).

Ce mécanisme dit de « prêt de titres » est en fait une cession-rachat à une banque pour une période donnée qui amène les entreprises à constater une très forte rotation de leurs actionnaires, avec « l’impression » de ne pas avoir d’actionnaires « stables » alors même que leurs actionnaires se croyaient toujours actionnaires… ne réalisant pas qu’ils avaient en fait cédé leurs titres.

Certaines entreprises ont, suite à nos remarques, décalé le paiement du dividende à 2-3 semaines de l’Assemblée générale pour permettre le vote en AG, alors que d’autres ont préféré le laisser au moment de l’AG, s’assurant probablement une neutralité de vote lors de l’AG, les banques françaises s’abstenant de voter. Plus récemment certaines banques, conscientes des ces enjeux de gouvernance, ont proposé un démembrement du droit de vote afin de laisser aux institutionnels le droit de vote pour s’exprimer en AG.

Les banques françaises ne payant pas d’impôt sur les dividendes ont ainsi proposé depuis plus de vingt ans et de façon transparente aux investisseurs internationaux de pouvoir échapper à la retenue à la source associée au paiement du dividende avec un impact non négligeable sur la rentabilité de leurs investissements. Certains (notamment assureurs) ont refusé de le faire alors que d’autres y ont recouru très largement. Difficile de croire que les autorités de tutelle ne connaissaient pas ces pratiques anciennes.

La justice française enquête en 2023 sur un mécanisme financier connu depuis très longtemps par les entreprises et les acteurs financiers.  L’évolution de l’interprétation de pratiques autrefois considérées comme « possibles » fait peser un risque d’amendes très sévères sur les banques concernées et ensuite les investisseurs y ayant eu recours de façon systématique.

Trois exemples qui montrent bien l’extrême vulnérabilité des banques à leurs modalités de gestion du risque de taux en période de retournement, à la taille de leur hors bilan, aux opérations d’évitement fiscal considérées comme « normales » il y a encore peu de temps, qui peuvent à tout moment remettre en question la confiance de leurs clients. Mais qui montrent aussi qu’en cas de crise l’actionnaire ou le porteur obligataire ont tout à perdre d’une décision unilatérale.

Ce n’est pas nouveau (malheureusement) et il paraît que les investisseurs ont la mémoire courte.

Olivier De Guerre

Ambitions

Valoriser 10% des déchets alimentaires des villes françaises à horizon 2027


Mobiliser 7 millions de Français sur les sols et le compostage

Développer des solutions de compostage sur 30 territoires de plus de 200 000 habitants

Acteur national de la transformation des déchets alimentaires, l’entreprise solidaire d’utilité sociale (ESUS) Les Alchimistes boucle une levée de fonds de 10 millions d’euros auprès du fonds Amundi Finance et Solidarité, qui mène le tour, Investir&+ et Phitrust ses actionnaires historiques, ainsi que plusieurs autres investisseurs sensibles aux enjeux d’impact.

LA JEUNE POUSSE COMPTE VALORISER 10% DES DÉCHETS ALIMENTAIRES DES VILLES FRANÇAISES & MOBILISER MASSIVEMENT SUR LES ENJEUX DES SOLS

Les Alchimistes collectent et compostent les déchets alimentaires des professionnels et des citoyens des villes. En 6 ans, Les Alchimistes ont émergé comme un acteur national de référence sur ce marché, grâce à leur approche qui mise sur le circuit-court, la transparence et la sensibilisation des publics à toutes les étapes du tri. Les Alchimistes se développent au national et opèrent déjà sur les plus grandes métropoles comme Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Lille, Nantes, Toulon grâce à un réseau d’entrepreneurs réunis sous la marque “Les Alchimistes”.“Nos premières années d’expérience sur différents territoires nous ont permis de tester et optimiser notre modèle logistique, technique et commercial. Désormais, nous avons les clefs pour accélérer le développement du réseau”  Cyrielle Callot, Directrice Générale Les Alchimistes
Cette levée de fonds a vocation à financer la poursuite du développement du réseau d’entrepreneurs en France ainsi que d’ouvrir de nouvelles plateformes de réception et de compostage sur le territoire. D’ici à 2027, les Alchimistes projettent une présence sur 30 territoires pour que toutes les villes de plus de 200 000 habitants en France soient dotées de solutions pour collecter et composter leurs déchets alimentaires. Plus de 800 emplois porteurs de sens seront ainsi créés. Les Alchimistes veulent aussi sensibiliser et mobiliser 7 millions de personnes aux enjeux des sols.“Nous sommes à la croisée des mondes entre la startup, le mouvement et l’entreprise industrielle. Nous accélérons notre développement grâce à un contexte réglementaire favorable, des entrepreneurs engagés et des citoyens impatients. Mais plus que de parler de tonnages, sur une Terre aux limites finies, aux ressources limitées et aux sols abîmés, nous souhaitons contribuer à changer le récit des déchets.”  Alexandre Guilluy, Co-fondateur et Président des Alchimistes 

DES ACTIONNAIRES ENGAGÉS

“Nous sommes très fiers d’avoir réussi à mobiliser des investisseurs de tous horizons, témoignant d’un réel mouvement de la finance vers les sujets d’intérêt général.” Cyrielle Callot

Les participants au tour sont majoritairement des acteurs de la finance solidaire (Amundi, Investir &+, Phitrust), du financement industriel (Swen Capital) et plusieurs entrepreneurs sensibles aux enjeux d’impact environnemental et social.« Nous avons été convaincus dès 2019 par le modèle de développement des Alchimistes et la motivation de ses fondateurs à créer un double impact, environnemental et social. Cette 2e levée de fonds va permettre à l’équipe de déployer son modèle en France ». Olivier de Guerre. Président de Phitrust

Article Les Echos 

Nos propositions visent à faciliter le dialogue entre les actionnaires et les membres des conseils d’administration qu’ils ont élus. Cela permettrait de renforcer « l’affectio societatis » pour le bien de toutes les sociétés et de toutes les parties prenantes.

En 2020 et 2022 des actionnaires se sont vu refuser par Vinci et Total le dépôt de résolutions « Say on Climate ». Un tel acte, qui va contre un « affectio societatis » commun, entraîne une défiance vis à vis de ces entreprises.

La jurisprudence française, que Phitrust connaît bien après près de 50 dépôts de résolution en 20 ans, est en effet suffisamment floue pour que les conseils d’administration ou les actionnaires interprètent différemment le Code de commerce qui régit le dépôt de résolution.

Phitrust, CIAM et l’Association française des investisseurs institutionnels (Af2i) ont travaillé depuis plusieurs mois avec l’avocate Sophie Vermeille pour proposer des aménagements de ce code pour éviter que cela ne se reproduise. Cette démarche comporte aussi une recherche d’harmonisation au niveau européen du droit des sociétés et des règles de dépôt de résolution. 16 investisseurs sociétés de gestion pour compte de tiers ont co-signé cette note, présentée aux autorités politiques concernées pour que ces propositions soient finalement intégrées dans un projet de loi qui sera présenté au Parlement en 2023. 

Ces huit propositions visent à assouplir le dialogue émetteurs / actionnaires notamment,  

> En demandant un seuil de détention proportionnel à la taille de l’entreprise, elles visent à faciliter le dépôt de résolution sur les questions ESG ou non pour que les assemblées générales permettent d’éclaircir, voire de trancher le débat (dans le cas de résolutions à caractère contraignant) sur un sujet de désaccord entre la société et ses actionnaires.

> Elles proposent que les résolutions puissent être déposées en amont des convocations aux assemblées générales et que le délai de dépôt de résolutions soit allongé afin de faciliter un dialogue en amont entre le Conseil d’administration et les actionnaires.

> Elles cherchent à éviter qu’un refus par une société d’inscrire une résolution d’actionnaires ne soit pas le fait d’une interprétation juridique univoque, en modifiant les modalités de recours auprès de Tribunal de commerce (règles de l’intérêt à agir et modalités de mise en cause collective du Conseil).

> Elles demandent une évolution réglementaire pour qu’un actionnaire, et non plus tous les actionnaires ayant déposé une résolution, puisse se rapprocher du Tribunal de commerce si une résolution est rejetée en n’ayant plus la nécessité de mettre en cause chaque administrateur mais bien la société elle-même.

> Enfin, elles proposent de se rapprocher des institutions européennes pour faire évoluer le droit des sociétés dans l’ensemble des pays de l’Union.  L’objectif est une harmonisation du droit des actionnaires afin de permettre ces inscriptions de résolutions sans que les disparités fortes qui existent ne soient encore un obstacle au bon fonctionnement de la gestion d’actifs financiers. Il s’agit aussi d’éviter que des entreprises françaises, ne souhaitant pas dialoguer avec leurs actionnaires, n’aillent se localiser dans des pays européens où ce droit leur permet de refuser des résolutions qu’elles n’auraient pas suscitées…

Nos entreprises ont besoin d’actionnaires engagés et actifs. Nos propositions visent à faciliter le dialogue entre les actionnaires et les membres des conseils d’administration qu’ils ont élus pour qu’ils prennent en compte leurs demandes et, s’ils ne les valident pas, les soumettent à tous les actionnaires. Cela permettrait de renforcer « l’affection societatis » pour le bien de toutes les sociétés et de toutes les parties prenantes.

N’hésitez pas à nous appeler ou nous envoyer un mail si vous souhaitez signer ces propositions ! Plus nous serons nombreux, plus nous serons entendus !

Beaucoup d’organisations de place, en France et dans le monde ont travaillé pour définir la notion d’impact

Intentionnalité, additionnalité, mesurabilité : trois critères clés pour définir un investissement à impact

– Intentionnalité : l’investisseur met-il au cœur de sa stratégie l’atteinte d’objectifs d’impact ? Avoir un impact durable et positif n’est pas le fruit du hasard, mais de la définition et de la mise en œuvre intentionnelle d’une stratégie pour l’atteindre. Investisseurs et entrepreneurs doivent être alignés, et faire de l’impact un critère d’arbitrage.

– Additionnalité : l’investisseur, au-delà de son investissement financier, accompagne t’il l’entreprise dans le déploiement de son impact ? Est-il en mesure d’aider l’entreprise à générer un impact additionnel ?

– Mesurabilité : piloter l’impact implique la mise en œuvre d’indicateurs, suivis dans le temps. L’atteinte des objectifs prouvent la pertinence des actions déployées.

Comment être impactant quand on gère des actifs cotés ?

Traditionnellement un actionnaire était un associé, mais à la fin des années 1990, pour les sociétés cotées le cadre conceptuel qui sous-tend le système financier actuel a changé. L’actionnaire est devenu un investisseur. Notre action a pour objectif de renouer avec notre rôle d’actionnaire responsable et de pousser les entreprises à prendre en compte les votes et questionnements de ses actionnaires, mêmes – et surtout- minoritaires. Ce dialogue peut et doit si nécessaire aller jusqu’à des initiatives publiques pour être efficace.

Nous créons ainsi de la valeur de long terme pour nos actionnaires (performances financières), pour les entreprises avec lesquelles nous dialoguons et agissons (performances ESG), pour les organismes de places et l’ensemble des actionnaires (alertes, sensibilisation et travail de lobbying actif sur certains sujets, …)

Par exemple, en 2019, face à la situation de blocage dans laquelle se trouvait le projet de fusion entre Essilor et Luxottica, en raison de problèmes de gouvernance, Phitrust a décidé de proposer à l’Assemblée des actionnaires de voter pour la nomination de deux administrateurs indépendants (2 résolutions déposées). Cette opération inédite pour une société du CAC40, a été conduite en lien avec Comgest et cinq autres actionnaires professionnels (Baillie Gifford, Edmond de Rothschild AM, Fidelity, Guardcap, Sycomore). Ces initiatives ont permis de débloquer la crise de gouvernance que connaissait le groupe.

For impact ou with impact ?

Dans le non coté, nous finançons et accompagnons les entrepreneurs qui placent leur ambition de transformation de notre société au cœur de leur projet d’entreprise.  Intentionnalité, temps long et mesure d’impact comme outils à la fois stratégiques et opérationnels sont au cœur de notre démarche. Nous privilégions les projets “for impact” qui placent l’impact social ou environnemental au coeur de leur stratégie d’entreprise (et non comme un objectif secondaire). La rentabilité économique est avant tout le garant de la pérennité. En mobilisant des investisseurs privés et institutionnels vers des projets entrepreneuriaux innovants, engagés et inclusifs, nous ouvrons un nouvel espace entre private equity et philanthropie : au-delà de l’apport financier, nous cherchons à créer autour des entrepreneurs un réseau d’experts et d’investisseurs engagés qui vont les accompagner sur le temps long afin de démultiplier leur impact pour la société.

8 réinvestissements et 2 investissements en 2022

La stratégie d’investissement de Phitrust se concentre sur le capital humain et l’inclusion, avec une approche mettant le déploiement de l’impact social au cœur tout au long de l’investissement. Les équipes ont, dans un contexte de crise énergétique et inflationniste, sécurisé/conforté la croissance des entreprises en portefeuilles autour des 3 axes de sa stratégie d’investissement : se réaliser, accéder aux biens fondamentaux, revaloriser et en faire des leviers d’insertion.

8 réinvestissements

Phitrust a réinvesti dans le développement des entreprises déjà en portefeuille suivantes :

Axe 1 – Se réaliser : Insertion par l’emploi, formation, éducation

> Koiki (Espagne) : livraison en mobilité douce par des personnes en situation de handicap psychique (insertion par le travail).

> Simplon (France) : formation aux métiers du code pour les personnes éloignées de l’emploi

Axe 2- Accéder aux biens fondamentaux : Santé et soins, alimentation durable, habitat, inclusion financière,..

> Permicro (Italie) : microfinance

> Swiss Fresh Water (Suisse) : accès à l’eau (début 2023)

> Mundo Lab (Belgique) : immobilier/tiers lieux à haute qualité environnementale ou durable

Axe 3- Revaloriser et en faire des leviers d’insertion : économie circulaire, agriculture durable,

> Namé Recycling (Belgique/Cameroun) : collecte et transformation des déchets plastiques

> Les Alchimistes (France) : collecte et transformation des déchets organiques

Financement de l’entrepreneuriat social

> Lita.co (France) : plateforme de financement de projets à impact social et environnemental

2 nouveaux investissements en 2022

> MicroEurope (Espagne)

137 millions de personnes sont exclues du système financier en Europe (dont 54% de femmes). La crise liée à la pandémie a accentué l’exclusion financière.  Constituée à Bilbao le 10 février 2022, la société MicroEurope a pour ambition de financer et accompagner le développement d’institutions de microfinance (IMF) au niveau européen. Forts de leur connaissance du secteur la microfinance développée en Italie, aux Pays-Bas et en Espagne, les 8 cofondateurs de MicroEurope souhaitent structurer et consolider l’offre de microfinance en Europe en proposant un accompagnement stratégique et technique à des acteurs en phase de développement. Ils sont pour cela entourés de 3 institutions qui agissent en tant qu’investisseurs de référence : Phitrust (France), Banca Popolare Etica (Italie) et Seed Capital Bizkaia (Espagne).

> Tête Haute (France)

La bière est la plus vieille boisson fermentée au monde. Depuis toujours, elle est synonyme de partage et de lien social. En devenant la première brasserie artisanale d’insertion en France, Tête Haute souhaite participer au renouveau de la bière artisanale tout en allant plus loin dans le rôle que tient cette boisson dans notre société.

Créé en 2018, Tête Haute salarie, accompagne et qualifie des personnes éloignées de l’emploi dans la région de Nantes à travers la fabrication et la distribution de bières artisanales biologiques ainsi que l’exploitation d’une houblonnière biologique de 1 ha pour les besoins de la brasserie.

Pour Olivier de Guerre, Président de Phitrust : « Dans le contexte de crises énergétique et inflationniste, les fragilités réapparaissent empêchant de nombreuses personnes de rechercher un emploi ou d’en trouver un, ce qui amplifie “le marché” cible pour la plupart des entreprises que nous accompagnons et qui ont pour mission l’inclusion des personnes que ce soit par le logement, la santé, le travail, la formation, l’alimentation… Le financement sur un temps long de ces entreprises dirigées par une nouvelle génération d’entrepreneurs engagés est plus que jamais nécessaire tant la transition environnementale ne peut être pensée sans son volet social. »

Perspectives 2023

Phitrust lancera en 2023 la société d’investissement Phitrust Partenaires Inclusion, successeure de Phitrust Partenaires Europe. La société de gestion confirme sa volonté d’investir pour agir auprès des entreprises sociales innovantes et leur donner les moyens financiers et humains d’accélérer leur changement d’échelle en Europe. Des parts créées en 2022 regrouperont les investisseurs privés désireux de participer aux financements et à l’accompagnement d’entreprises sociales ambitieuses, aux côtés d’investisseurs institutionnels européens de renom.

Il vaut bien mieux faire de l’engagement qu’exclure (« divest ») car il s’agit d’accompagner les entreprises dans un processus de transformation qui sera long et complexe

Mi-décembre dans Citywire, la journaliste suédoise Siri Christiansen signait un article qui aurait dû créer un vif débat dans la communauté des investisseurs et gérant d’actifs « ESG » : ici

Elle relevait un fait : de plus en plus d’investisseurs s’engagent au sein de coalitions comme Nature Action 100 ou Climate Action 100+. Ces coalitions regroupent ceux qui déploient des démarches d’engagement auprès des sociétés cotées pour qu’elles changent leurs « business models » face aux enjeux climatiques et de biodiversité. La journaliste souligne que certains comme BlackRock ont mené 3 600 actions d’engagement auprès de 2 300 sociétés pour ne citer que ce gestionnaire d’actif bien connu. Elle s’interroge sur les raisons de cet engouement et sur le risque que la quantité ne nuise à la qualité.

Ce risque existe bel et bien. Comme le souligne l’article, il vaut bien mieux faire de l’engagement qu’exclure (« divest ») car il s’agit d’accompagner les entreprises dans un processus de transformation qui sera long et complexe, les entreprises ne pouvant pivoter d’un coup. L’économie aujourd’hui a (malheureusement) encore besoin de produits « carbonés » pour se nourrir, se loger, apprendre ou se former, voyager, se divertir… Il est étonnant que certains projets d’actions d’engagement pour lesquels nous sommes sollicités, demandent aux entreprises d’arrêter purement et simplement telle ou telle activité alors que des clients et consommateurs n’ont pas encore de produits de substitution…

Les investisseurs et gérants d’actifs ont toujours pour la plupart d’entre eux une vision avant tout financière (« finance first » comme le souligne les études de l’EVPA à Bruxelles). L’année 2022 a montré qu’il était difficile par exemple d’exclure les sociétés pétrolières ou de gaz d’un portefeuille sans risquer un décalage significatif par rapport aux indices boursiers… Parallèlement leurs clients investisseurs, les régulateurs (taxonomie européenne) ou les réseaux sociaux (proéminents dans la communication…) leur demandent de prouver qu’ils excluent de leur portefeuille toute activité « polluante ou considérée comme telle », ou à tout le moins s’engagent auprès des entreprises pour qu’elles transforment rapidement leur « business model ». Et comme l’horizon d’investissement est annuel et lié aux performances des portefeuilles… ces mêmes gérants d’actifs veulent des résultats rapides pour montrer qu’ils ont été « efficaces » et ont eu de l’Impact…
Après plus de 20 ans d’engagement systématique auprès de grandes entreprises (CAC40) sur des questions de gouvernance, environnementales ou sociales, nous avons appris que le temps était notre allié et qu’il permettait de créer des relations exigeantes, de confiance avec les dirigeants et conseils d’administration. Nous avons aussi appris qu’un processus de transformation au sein d’une grande entreprise est long et demande l’adhésion des tous les salariés, fournisseurs et clients. Heureusement, les jeunes salariés de ces entreprises sont aujourd’hui convaincus de l’urgence d’un changement de paradigme, ce qui accélère ces transformations. Mais il n’en reste pas moins que l’horizon est 2040 ou 2050 pour tous les scénarios sur lesquels elles travaillent, y compris d’ailleurs le GIEC.

Les discussions que nous avons depuis 2017 avec les entreprises sur les objectifs de réduction de leurs émissions de carbone montrent bien qu’elles ont peu à peu pris conscience de la nécessité de faire évoluer leurs processus d’extraction, fabrication, distribution… La technologie pour y arriver, balbutiante en 2016, est plus aboutie. Les scénarios se précisent, voire sont confirmés par des experts indépendants quand un accord est trouvé sur la méthodologie à utiliser et les indicateurs associés.

Les actionnaires doivent continuer à demander aux entreprises d’accélérer, aux conseils d’administration et aux dirigeants de concrétiser leurs engagements. Mais il serait contreproductif que ces mêmes actionnaires exigent des choix que ces sociétés ne pourraient faire aujourd’hui si ce n’est au détriment de leurs clients, salariés, fournisseurs et actionnaires. L’exercice demande du temps…

A l’aune de cette nouvelle année 2023, nous vous souhaitons une belle année et espérons que vous serez nombreux à soutenir notre approche de l’engagement actionnarial, convaincus que les entreprises dans lesquelles nous sommes investis et que nous essayons d’accompagner dans la transition de leur modèle d’affaire sauront avec leurs équipes et partenaires répondre à l’urgence de bâtir une économie décarbonée et riche d’une biodiversité renouvelée pour les générations à venir.

La question de la juste répartition de la valeur créée, non seulement entre tous les actionnaires mais aussi entre toutes les parties prenantes, y compris les dirigeants et les salariés, est un enjeu fondamental pour un bon équilibre et le succès de toute entreprise.

Régulièrement la publication de rémunérations très élevées de dirigeants avec des mécanismes de calcul complexes interpellent les actionnaires, les salariés et la presse qui s’en fait l’écho. Autant la révélation d’une forte rétribution pour un entrepreneur qui a pris un risque personnel ne soulève quasiment jamais de questions, autant celle de dirigeants n’ayant pas pris de risque financier est mal comprise. Le cas de Carlos Tavares qui dirige Stellantis (avec un package de rémunération totale de plus de 60 M€) en est l’exemple le plus récent : la fusion n’est pas encore finalisée et les risques sociaux liés à cette fusion ne sont pas encore matérialisés. Sans parler du cas du dirigeant d’Universal Music Group ayant reçu une prime exceptionnelle de plus de 230 M€ liée à l’introduction en bourse du groupe et payée par Vivendi.

Résolutions déposées par Phitrust questionnant les rémunérations : Total, Sanofi, Cap Gemini, Renault, Stellantis,…

La complexité des rémunérations, associée à des changements de fiscalité successifs, a, en général, entraîné les dérives suivantes :

-Une rémunération fixe, quelquefois très élevée et le plus souvent alignée avec les « comparables » (des concurrents américains pour Stellantis même si son activité est principalement en Europe) ;

-Une rémunération variable annuelle attribuée sur la base de critères financiers et, de plus en plus souvent, extra-financiers. Elle est publique et rarement contestée dans le détail. Les contestations sont plutôt sur l’enveloppe globale et son multiple par rapport à la rémunération fixe ;

-Une rémunération variable long terme associée à l’évolution boursière de l’entreprise et attribuée aujourd’hui le plus souvent en France ou en Europe sous forme d’actions gratuites et ce, pour des raisons fiscales (même si la règlementation s’est durcie en 2021 en France) ;

-Une retraite dite « chapeau », équivalente à un complément de retraite par rapport aux systèmes existants, ce qui a permis à de nombreux dirigeants de percevoir des retraites de 1 à 2 M€ alors qu’ils partaient entre 60 et 65 ans… Bien peu, comme Emmanuel Faber de Danone, ont décidé de ne pas la percevoir. Certains, conscients de la dérive, sont allés jusqu’à modifier le système en partant, pour leur successeur mais en gardant la leur…

Quel que soit le schéma retenu, pour la plupart des entreprises le dirigeant n’est pas en risque financier personnel : il est salarié. De surcroit, on compare souvent les rémunérations des dirigeants en France à celles pratiquées par les entreprises américaines, sans préciser que le régime fiscal de leurs dirigeants, quel que soit l’endroit où ils résident, est le régime américain. A l’inverse, les dirigeants européens peuvent bénéficier de la très faible fiscalité des pays où ils décident de s’établir.

Pour remédier à l’incompréhension des salariés et de nombreux actionnaires, il nous semble que le système pourrait être réaménagé de la façon suivante :

-Une partie fixe laissée à la discrétion du Conseil d’administration, votée en AG,

-Une partie variable plafonnée à une ou deux fois la partie fixe, attribuée après le vote en AG,

-Une attribution d’actions gratuites à la même hauteur que l’investissement fait par le dirigeant en achetant des actions de la société, et ce afin qu’il prenne un risque personnel.

-Un plafonnement des retraites chapeaux afin de limiter le coût pour l’entreprise, considérant que les rémunérations du dirigeant lui permettent aussi d’épargner pour sa retraite.

La question de la juste répartition de la valeur créée, non seulement entre tous les actionnaires mais aussi entre toutes les parties prenantes, y compris les dirigeants et les salariés, est un enjeu fondamental pour un bon équilibre et le succès de toute entreprise.

L’engrenage de l’exclusion de sociétés de qualité, qui n’ont pas aujourd’hui la capacité d’être considérées comme « vertueuses », est enclenché. Cela va avoir un impact très important à court terme sur l’actionnariat de ces sociétés et à terme sur leur valorisation.

La crise climatique et les exigences règlementaires qui s’imposent aux investisseurs européens (directive SFDR & Taxonomie climat) amènent ces derniers à privilégier dans leurs portefeuilles les entreprises qui répondent à ces attentes « règlementaires » et à désinvestir de celles qui n’y répondent pas. L’engrenage de l’exclusion de sociétés de qualité, qui n’ont pas aujourd’hui la capacité d’être considérées comme « vertueuses », est enclenché. Cela va avoir un impact très important à court terme sur l’actionnariat de ces sociétés et à terme sur leur valorisation.

Peu de commentateurs ont relevé par exemple que TotalEnergies est détenu aujourd’hui à 42% par des actionnaires anglo-saxons principalement américains. Cela aura un impact sur la réactivité du Conseil d’administration aux demandes d’actionnaires notamment américains qui n’ont pas les mêmes exigences que les investisseurs européens… 

Le même scénario se produit avec les sociétés distributrices de gaz, GNL… dans toute l’Europe alors même que la crise énergétique liée à l’accroissement de nos besoins, aux difficultés du parc nucléaire en France et à la crise ukrainienne montre bien la nécessité de ne plus dépendre aussi largement du gaz et du pétrole russe… 

Les investisseurs institutionnels sont quant à eux sous une telle pression règlementaire et médiatique qu’ils doivent suivre de près les entreprises énergétiques de leurs portefeuilles en leur demandant de réduire leurs productions d’hydrocarbure, de gaz, de GNL…. Ces dernières ne peuvent y répondre favorablement quand les gouvernements européens leur demandent, eux, de sécuriser l’approvisionnement…

Prises en tenaille, les entreprises doivent se transformer pour prendre en compte la nécessité de réinventer leur activité en présentant une stratégie à moyen terme qui privilégie les activités bas-carbone et leur permette de devenir à terme neutre en émissions de CO2. Ces changements transformatifs ne peuvent se faire que dans la durée et avec le soutien d’actionnaires qui les accompagnent dans ce parcours complexe et semé d’embûches. Ne serait-ce que par exemple sur les modes de calcul des émissions SCOPE 3 des sociétés pétrolières : pas de consensus parmi les parties prenantes, alors que ce critère est essentiel pour identifier l’impact de telle ou telle activité sur les consommateurs finaux… 

Depuis des années Phitrust a choisi le dialogue avec les dirigeants des entreprises du CAC 40 pour les accompagner dans cette transformation profonde et durable de leur activité, en s’attachant à demander avec exigence ce qui était possible de faire, et non « l’idéal » qu’ils ne pourraient pas mettre en œuvre. Ce travail est complexe et ne fait que commencer car les enjeux sont là, et les injonctions contradictoires un vrai défi pour les entreprises qui sont aujourd’hui utiles à la vie économique et à l’usage de chacun d’entre nous.

Espérons que l’année 2023 sera l’occasion de retrouver de la sérénité dans le débat et que les entreprises pourront trouver l’appui de leurs actionnaires pour qu’elles puissent accélérer la transition de leur modèle d’affaires. 

Très joyeuses fêtes !

Dépôts de résolutions par Phitrust

2005 : Suppression de la clause statutaire de limitation des droits de vote


2015 : Maintien du droit de vote simple (sociétés ayant des droits de vote simple avant la loi Florange)

2019 : Résolution demandant la fin par anticipation du mandat de Yannick Bolloré en tant que membre du Conseil de Surveillance. Gouvernance inversée : il est PDG de la filiale opérationnelle Havas et Président du Conseil de Surveillance.

Le cas Vivendi

En matière de mis en cause d’une gouvernance, Vivendi apparaît comme un cas d’école : mélange des genres, déséquilibre des pouvoirs, droits de vote double. Et rarement investisseurs engagés et agences de conseil de vote n’auront été si vent debout contre des résolutions présentées par le groupe depuis que Bolloré est significativement monté au capital en 2015. Depuis, le groupe est passé sous le contrôle de fait de la famille Bolloré alors même que la stratégie manque de clarté dans sa mise en œuvre. À l’issue de l’assemblée générale 2018,  Yannick Bolloré a succédé à son père Vincent Bolloré à la tête du conseil de surveillance, malgré ses fonctions de PDG de la filiale Havas.

Le contexte

Les pratiques de gouvernance de Vivendi sont régulièrement pointées du doigt. Il était régulièrement reproché à Vincent Bolloré d’assumer des fonctions de direction exécutives dans des filiales, voire d’assurer la direction effective du groupe, alors même qu’il se trouvait à la présidence du conseil de surveillance. Le manque d’indépendance du conseil, les rémunérations  et, surtout, le maintien de droits de vote double ont été également régulièrement dénoncés comme un contrôle de fait par un actionnaires minoritaire, par des investisseurs, comme Phitrust, et des agences de conseil de vote.  Aujourd’hui, c’est la nomination, en urgence en 2018, de Yannick Bolloré au poste de président du conseil de surveillance qui pose question. Ce mélange des genres en termes de gouvernance reste une source de préoccupation à l’heure où le groupe rencontre des enjeux stratégiques majeurs pour son avenir.

Les résolutions

Dans le sillage de la loi Florange qui a sanctuarisé le droit de vote double, Phitrust, inquiet d’une éventuelle prise de contrôle de Vivendi par Bolloré sans payer de prime aux actionnaires, a proposé une résolution « une action, une voix » pour l’assemblée générale extraordinaire de 2015. La résolution a rassemblée plus de la moitié des voix, sans toutefois atteindre les deux tiers nécessaires. En 2017, Phitrust et les agences de conseil de vote se sont opposés à la majorité des résolutions, alors même que le Haut comité du gouvernement d’entreprise, en charge de veiller au respect du code Afep-Medef, a critiqué la gouvernance du groupe. En 2019, Phitrust monte à nouveau au créneau avec un projet de résolution demandant la révocation du mandat conseil de surveillance de Yannick Bolloré, par ailleurs PDG de filiales, pour rétablir l’équilibre des pouvoirs au sein de Vivendi. Une résolution qui n’a pas été inscrite faute d’atteindre le seuil légal de 0,5% du capital. Parallèlement, des questions écrites ont été adressées sur le projet d’Opra sur 25 % du capital de Vivendi qui permettrait au groupe Bolloré de franchir le seuil des 30 % sans lancer d’offre publique.

Résultats

Malgré tous ces efforts, les chances de faire évoluer la gouvernance de Vivendi sont faibles, le groupe étant contrôlé de fait par la famille Bolloré. La position des actionnaires minoritaires ne peut être alors qu’une position de principe, toutes les initiatives non agrées par les dirigeants étant exclues,  dans l’attente de résultats positifs apportés sur la gouvernance. Ces manquements aux principes de base de la gouvernance finiront par attirer l’attention d’un nombre croissant d’investisseurs intentionnels, de plus en plus engagés par des critères d’investissement  socialement responsable. Le respect d’une gouvernance duale n’est pas une remise en question de l’actionnariat familial mais bien la recherche d’un équilibre des pouvoirs pour la bonne conduite des affaires.

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