Depuis l’Accord de Paris en 2015, grand public, entreprises et investisseurs ont pris conscience qu’ils devaient adapter leurs comportements à l’évolution nécessaire des fondements mêmes de nos économies. Le grand public dans ses modes de consommation, les entreprises dans la transition de leurs modèles d’affaires, les investisseurs dans leurs stratégies d’investissement.
Le grand public a commencé à devenir « consomm’acteur » en essayant de modifier ses modes de vie par le co-voiturage, l’achat via les circuits courts, le recours à l’économie circulaire,… Cela prendra du temps ; les habitudes de voyage, de mobilité, de consommation… ne changent pas en quelques années.
Les grandes entreprises ont travaillé sur des scénarios « net zero » pour 2050. Certaines par elles-mêmes, d’autres poussées par les états. L’industrie automobile en Europe ne pourra plus ainsi y vendre de voitures thermiques. Le changement de ces grandes entreprises industrielles sera long car de nouvelles technologies sont à mettre en œuvre. De plus, elles doivent répondre à la demande actuelle, qui génère la rentabilité nécessaire pour investir dans cette nouvelle stratégie.
Les investisseurs ne parlent plus que d’impact, d’investissement positif. C’est une très bonne chose. Mais la composition des portefeuilles et le niveau de rentabilité attendu (il faut bien financer les retraites) montrent bien qu’aujourd’hui ils sont très modestement investis dans les projets permettant d’atteindre la neutralité carbone.
Face à ce lent « paquebot » qui a entamé sa mue, la jeune génération s’impatiente. Des actions de plus en plus marquées sont relayées par les médias tous les jours. La peur du lendemain, la crainte que la guerre en Ukraine ne retarde les premiers efforts faits pour faire évoluer les modèles d’affaires des entreprises, poussent les jeunes des pays développés à demander des changements plus rapides. Ils ne craignent pas une remise en cause du modèle économique et social actuel ; ils s’inquiètent de la situation de notre planète dans 10 à 20 ans. Certains d’entre eux sont prêts à tout.
Face à ces extrémismes, les pays développés sont tiraillés entre ceux qui ne veulent pas changer de modèle économique (les programmes politiques pour les élections Mid-terms aux USA en sont un bon exemple) et ceux qui appellent de leurs vœux un changement radical. La société se polarise sur ces enjeux climatiques, polarisation exacerbée par le retour de l’inflation après trois décennies de baisse continue.
Sans un mouvement rapide des entreprises vers une neutralité carbone avant 2050, nous risquons de voir monter ces extrémismes, le populisme revenir en force dans les pays développés et les tensions s’exacerber.
En tant qu’investisseurs, nous avons une responsabilité. Celle d’inciter les entreprises à aller plus vite dans la transition de leurs modèles d’affaires. Elles ne le feront que si elles perçoivent cette demande de la part de leurs actionnaires.
Ce sera encore cette année un des grands axes de notre engagement auprès des sociétés cotées. Pourquoi ne pas nous rejoindre en investissant avec Phitrust ?
Olivier De Guerre