16 janvier 2022

UNE ACTION, UNE VOIX
LES MINORITAIRES ONT UNE VOIX

La loi dite Florange promulguée le 1er avril 2015 impose dans les sociétés cotées l’attribution de droits de vote double pour toutes les actions détenues au nominatif depuis deux ans par le même actionnaire. La loi vise à contrecarrer le court-termisme de certains actionnaires en renforçant ceux porteurs de stratégies de long terme. 

Des effets pervers

Les droits de vote double sont porteurs d’effets pervers : ils soustraient le dirigeant à la discipline du marché et les actionnaires majoritaires, disposant d’un avantage structurel en termes d’information et de décision sur la gestion de la société, peuvent être tentés de détourner le mécanisme à leur avantage pour capter la valeur due aux actionnaires minoritaires. 

Ces droits de vote multiples sont surtout le fruit de fondateurs qui les ont instaurés avant d’introduire leur société en bourse. La dissociation entre propriété et contrôlé que créent les droits de vote multiples ou les actions sans droit de vote est particulièrement malsaine car elle encourage justement la création de groupe d’investisseurs seulement intéressés par le dividende, sans affectio societatis, qui laissent les pleins pouvoirs à un actionnaire ou à un concert d’une poignée d’actionnaires.

Si nous sommes pour un actionnariat de long terme, nous préférons de loin le principe d’égalité des actionnaires « une action, une voix ». 

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