17 avril 2025

EUROFINS SCIENTIFIC
PHITRUST INTERROGE LE CONSEIL DE LA SOCIETE A L’ASSEMBLEE GENERALE 2025

Une interrogation de fond subsiste



Communiqué de presse – 17 avril 2025

À l’approche de l’Assemblée générale d’Eurofins Scientific, prévue le 24 avril prochain au Luxembourg, Phitrust a adressé plusieurs questions au conseil d’administration de cette société, devenue luxembourgeoise en 2012 et intégrée à l’indice CAC 40 depuis septembre 2021.

Ce laboratoire d’analyses a grandi en procédant régulièrement à des acquisitions. Il compte aujourd’hui environ 1 500 filiales, ce qui rend la lecture de ses comptes consolidés complexe pour les investisseurs. Une simplification juridique serait souhaitable ne serait-ce que pour éviter les critiques sur le manque de transparence souvent formulées à l’égard du groupe.

La 14ème résolution pose un problème de cohérence : elle propose de renouveler le mandat de commissaire aux comptes de la société Deloitte alors même que cet auditeur a admis en 2023 avoir certifié des comptes erronés.  Cette erreur a entraîné une requalification comptable d’un montant de 682 millions d’euros au bilan de l’exercice 2022.

La 18ème résolution demande aux actionnaires de se prononcer par un vote consultatif sur des opérations immobilières entre le groupe et la holding familiale de contrôle. Il s’agirait en quelque sorte de donner quitus à la conduite de ces opérations alors que les actionnaires ne disposent d’aucun avis d’expertise indépendant sur la valorisation de ces opérations. Phitrust demande qu’outre cet avis indépendant, l’actionnaire familial de référence s’abstienne de participer au vote.

Deux questions portent également sur l’impact environnemental des activités du groupe, notamment en ce qui concerne la compensation carbone et la mesure précise des émissions.

Enfin, Phitrust s’étonne des conditions d’organisation de l’Assemblée générale, en particulier de l’absence de dispositif permettant aux actionnaires de suivre les débats à distance et d’y participer activement, contrairement à la pratique courante chez les autres sociétés du CAC 40.

En conclusion, une interrogation de fond subsiste : Eurofins Scientific s’est-elle installée au Luxembourg pour préserver une certaine opacité, notamment en matière immobilière ? Ou bien est-ce le cadre juridique luxembourgeois, moins protecteur des actionnaires minoritaires, qui lui permet de se soustraire aux exigences plus strictes du droit français et aux standards de gouvernance de ses pairs de l’indice CAC 40 ?

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